La grossesse et l’accouchement entrainent des modifications corporelles et certaines femmes songent à recourir à la chirurgie esthétique. En effet, la grossesse peut laisser certains stigmates que même un régime ou du sport ne peuvent pas complètement réparer : au niveau du ventre, des hanches, des seins et parfois du visage.
Après ou avant une grossesse, la chirurgie esthétique est-elle possible ? Si oui, dans quels cas et quand consulter, et quelles opérations envisager ? Le fait de vouloir tomber enceinte plus tard ou de l’avoir été présente-t-il des contre-indications ?
Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur la grossesse et la chirurgie esthétique.
Chirurgie esthétique : pour quels motifs consulter ?
La grossesse modifie notre silhouette et notre corps. Pendant cette période, les hormones fluctuent et le corps stocke de la graisse en vue de l’arrivée du bébé. Cheveux, seins, ventre et jambes se transforment. La peau également devient plus fine. On peut voir apparaitre des taches (masque de grossesse) ou de l’acné. Ces changements sont temporaires et normalement, tout redevient à la normale progressivement après l’accouchement et l’allaitement s’il a lieu.
Mais peuvent persister quelques stigmates : des vergetures au niveau des seins, des cuisses et du ventre, un abdomen un peu voire très distendu, une poitrine « vidée », et une mine fatiguée et creusée. La chirurgie esthétique et la médecine esthétique offrent des solutions pour remédier à ces désagréments. Parmi elles :
- L’abdominoplastie ou plastie abdominale
- La lipoaspiration
- Le lifting des seins, associé éventuellement avec la pose d’implants ou un lipofilling
- Les injections ciblées d’acide hyaluronique pour repulper la peau et restaurer les volumes ou de toxine botulique (botox) pour illuminer le regard et avoir l’air plus reposée
- La mésothérapie pour redonner un coup d’éclat au visage
La chirurgie esthétique après la grossesse : pour qui et quand ?
Si votre ventre n’a pas repris sa forme initiale et que vous songez à avoir recours à une abdominoplastie post-grossesse, il faut attendre environ six mois avant d’avoir recours à une intervention. Si vos seins ne sont pas ceux d’avant et paraissent moins fermes, plus vidés ou plus tombants, il faut également laisser le temps à votre corps de se “remettre” de la grossesse, tant au niveau physiologique que psychique. Votre chirurgien vous recommandera donc d’attendre au moins 6 mois voire un an après l’accouchement (ou la fin de l’allaitement) avant toute opération.
Pourquoi faut-il attendre ?
Le poids doit être stabilisé ainsi que l’ensemble des tissus, particulièrement la peau. Une grossesse est une épreuve pour le corps, aussi faut-il se laisser le temps de récupérer tranquillement, à son rythme, avant d’envisager une intervention.
En général, il est préférable d’attendre la dernière grossesse (dans la mesure du possible) avant d’envisager une intervention de chirurgie esthétique pour réparer les séquelles de grossesse. Cela parait sensé : les résultats d’une première opération pouvant être dénaturés par une nouvelle grossesse, il faudra éventuellement avoir recours à une nouvelle intervention.
Dans tous les cas, tous les traitements esthétiques avec ou sans chirurgie, c’est-à-dire même ceux non invasifs et réalisés en cabinet, sont à éviter pendant toute la durée de la grossesse et pendant l’allaitement.
Une grossesse future est-elle une contre-indication à une opération de chirurgie esthétique ?
Si avez subi une intervention de chirurgie esthétique et plastique, il vaut mieux attendre au moins 6 mois avant de débuter une grossesse, afin que les tissus profonds se réparent puis que les cicatrices aient le temps d’arriver à maturité (généralement au bout d’un an).
Mais il ne faut surtout pas vous inquiétez si une grossesse intervient plus tôt. Le conseil ? L’important est de garder un poids relativement stable durant les premiers mois de grossesse afin de ne pas perturber la cicatrisation.
Il faut noter qu’une opération de chirurgie esthétique n’empêche pas d’avoir un ou plusieurs enfants, en revanche, certaines peuvent compromettre l’allaitement comme c’est le cas dans le cadre d’une réduction mammaire très importante.
Dans tous les cas, afin de mettre toutes les chances de son côté pour un résultat optimal, mieux vaut patienter suffisamment. C’est notamment le cas pour les opérations des zones qui sont amenées à beaucoup changer quand on est enceinte : liposuccion ou plastie du ventre (abdominoplastie), lifting des seins ou pose d’implants.
J’ai des implants mammaires, pourrais-je allaiter normalement ?
C’est une question qui revient souvent et la réponse est simple : oui vous pourrez allaiter normalement. Les implants mammaires n’empêchent pas d’allaiter car ils sont placés soit sous la glande mammaire soit sous le muscle, ce qui n’a aucun impact sur les canaux galactophores qui transportent le lait jusqu’au mamelon. Il n’y a également aucun risque que le silicone se retrouve dans le lait maternel.
L’augmentation mammaire via lipofilling (ou greffe de cellules graisseuses autologues) ne pose aucun problème non plus.
Allaitement et réduction mammaire
La réduction mammaire avec correction d’une ptôse légère n’a pas non plus d’impact négatif sur les possibilités d’allaiter d’une femme. Toutefois, les réductions mammaires plus importantes induisent des gestes plus lourds de la part du chirurgien, notamment un repositionnement de l’aréole et du mamelon. Dans certains cas, le déplacement de la plaque aréolo-mamelonnaire (PAM) nécessite de sectionner une grande partie des canaux galactophores, ce qui compromet l’allaitement. Mais ceux-ci peuvent parfois se reconstruire en quelques mois. Tout dépend donc du type de chirurgie. Parlez-en avec votre chirurgien.
Ainsi, peu importe l’ordre, grossesse et chirurgie esthétique peuvent parfaitement cohabiter. Ces actes qui visent à nous faire nous sentir mieux avec nous-même et bien souvent à reprendre confiance en nous peuvent être intégrés à la vie d’une femme ayant été enceinte ou qui projette de l’être. L’essentiel est d’aborder la question avec votre chirurgien qui saura vous rassurer et vous conseiller.