Hommes et femmes confondus viennent consulter à mon cabinet pour des interventions de chirurgie ou de médecine esthétique. Avec la démocratisation des pratiques, on aurait tendance à y avoir recours de plus en plus souvent ou de plus en plus jeune. Et dans notre société dirigée en grande partie par l’image, la tentation est grande de suivre le diktat des apparences, plaçant ainsi notre corps et notre visage sous l’influence des modes, qui vont et viennent et sont souvent lancées par les célébrités, avant par les médias, maintenant via les réseaux sociaux.
Pour cette raison, le rôle de conseil et de « gardien des dérives » du chirurgien plasticien est primordial. Fort heureusement, l’heure actuelle est à la “French Touch”, autrement dit une approche au contraire très pondérée et subtile de la chirurgie esthétique avec une recherche de naturel, bien loin des clichés.
Kate Moss VS Kim Kardashian
Le monde du show-business est la plupart du temps à l’origine des tendances – notamment dans le monde de la mode, elle-même à la fois source d’inspiration et représentative de la société. Ces tendances peuvent pousser les individus (et notamment les femmes) à soumettre leurs corps au diktat de la mode.
Si la taille idéale des seins à travers les ans a beaucoup varié, les fesses rebondies à la Kim Kardashian ont actuellement la cote. Pour autant, faut-il y succomber ? Alors que Kate Moss était la référence dans les années 90 avec son look androgyne et son corps ultra filiforme, on célèbre aujourd’hui une silhouette callipyge…mais qui est, soyons honnêtes, inatteignable pour la plupart des femmes. Des seins et des fesses, mais une taille extra fine. Côté visage, la mode est aux visages angulaires à la mâchoire marquée, le tout accentué par des joues creuses et des pommettes saillantes, à l’instar des mannequins Bella Hadid et Kendall Jenner, ou de l’actrice Angelina Jolie.
Les médias véhiculent clairement un idéal de beauté, bien souvent de minceur et de contrôle de son apparence. Les études montrent que les femmes se sentent moins bien dans leur corps après avoir passé du temps sur les réseaux sociaux, confrontées à des images toutes plus ou moins retouchées et bien loin de la réalité.
La chirurgie esthétique apparaitrait alors comme la réponse à leurs insécurités ; d’autant que les techniques et les progrès évoluent. Il est concrètement possible de s’offrir un corps « à la carte ».
Toutefois, que ferons-nous une fois ces modes passées ? Un nouveau changement radical ?
Le rôle de conseil du chirurgien
Et surtout, qu’est-ce que ce désir de coller à tout prix à la mode révèle de nous ? En effet, la chirurgie et la transformation physique qu’elle entraine, ne résout aucun problème psychologique. Cela fait d’ailleurs partie du travail du chirurgien : être à même de discerner si la demande est trop farfelue ou qu’elle intervient dans un contexte de crise psychologique, affective ou professionnelle.
En revanche en France, il est clair que les demandes des patients sont dans la grande majorité des cas cohérentes et que les hommes comme les femmes recherchent la discrétion et le chic avant tout. La demande la plus répandue est celle d’un changement que personne ne pourra soupçonner.
Cette tendance est le fruit d’un sens de l’élégance très français mais également du tabou qui persiste malgré tout vis-à-vis de la chirurgie plastique…très français également !
Ma philosophie : rechercher le naturel et l’harmonie
La chirurgie esthétique doit avant tout être un changement pour être en adéquation avec soi-même, pas pour suivre une mode.
Le succès des actes de médecine esthétique (ces techniques non invasives ou sans chirurgie) témoigne de ce désir de plus de naturel, de pondération. Une recherche de sublimation, d’un changement moins radical, qui se transpose parfaitement en chirurgie, aidé également par les progrès réalisés en la matière.
Aussi, je privilégie toujours des interventions plus ciblées et surtout en harmonie avec la morphologie et la personnalité de mon ou de ma patiente, et non pas des actes qui répondraient à un canon de beauté passager – qui sera différent d’ici une dizaine d’années.
Par exemple, pour un lifting, on va travailler la peau, mais également les muscles et rechercher une remise en tension naturelle sans jamais avoir l’air tirée ou transformé(e).
Aujourd’hui, si l’on souhaite augmenter sa poitrine d’une taille de bonnet, l’augmentation mammaire peut être réalisée sans prothèses, à l’aide de la technique du lipofilling : une méthode entièrement naturelle d’injection de votre propre graisse et qui présente donc des risques proches de zéro.
Pour les injections, je privilégie des doses, précises, qui ne vont pas figer les expressions ou les dénaturer en exagérant les volumes (lèvres, pommettes) et surtout qui s’adaptent à l’âge de mon ou de ma patiente !
Cette approche, que l’on nomme la French Touch, repose sur le respect des lignes, des expressions et même du charme de chaque visage. Le geste est toujours mesuré, l’intervention réalisée avec un minimum de cicatrices, souvent imperceptibles. Le changement est toujours discret ou en tout cas parfaitement adapté à la morphologie du visage ou du corps : il n’y a pas de standardisation.
Cela suppose aussi de savoir dire non. En effet, un chirurgien sérieux et expérimenté sait accompagner et surtout conseiller. Il s’assurera toujours d’une bonne compréhension de la part de la patiente ou du patient mais également que les attentes soient réalistes, afin que le résultat, tout naturel qu’il soit, lui apporte également une grande satisfaction et puisse traverser les âges.