La chirurgie esthétique s’est développée au cours de l’histoire à travers l’avancement et le perfectionnement de techniques rigoureuses et pointues… C’est lors de la Première Guerre Mondiale que la chirurgie plastique a pris un véritable tournant. Particulièrement destructrice pour les soldats du front, la chirurgie reconstructrice, notamment maxillo-faciale, s’est développée pour réparer les mutilations subies par les poilus.
Les origines de la chirurgie esthétique : un nouveau visage pour les gueules cassées
1914, l’année 0 de la chirurgie esthétique de la face : les visages et les corps meurtris des gueules cassées ont marqué véritablement la Grande Guerre avec 15000 soldats touchés gravement au visage. Face à ces combattants défigurés, des chirurgiens d’exception se mobilisent et développent une approche bien spécifique pour aider les poilus défigurés. Ces médecins ont su utiliser leurs différents savoir-faire pour réparer, voire même recréer entièrement de nouveaux visages. Fractures de mâchoires, éclat d’obus, perte de tissus, mais également de peau, muscles, os… les blessures sont telles qu’elles obligent les praticiens, quelle que soit leur spécialité, à innover dans le but de reconstruire.
Au côté du Dr Morestin, un spécialiste de la chirurgie maxillo-faciale, une chirurgienne d’exception, Suzanne Noël, va se former rapidement aux techniques délicates de la chirurgie reconstructrice, allant jusqu’à les perfectionner. Elle voit en cette spécialité un moyen d’aider les soldats traumatisés physiquement et de changer radicalement leur vie.
Très rapidement fascinée par cette discipline, le docteur Suzanne Noël développe et approfondit ses connaissances et ses compétences. Elle utilise notamment son savoir acquis auprès du Dr Morestin, qui l’a initiée aux techniques de la chirurgie réparatrice et correctrice.
Mais celle qui est la 1ère femme à réparer les visages ne s’arrête pas là : elle imagine de nouveaux visages. À l’aide de mécanismes ingénieux, de transplantations jamais osées, elle utilise instruments, vis, parties du cuir chevelu, greffes de peau, greffes d’os ou de cartilage pour recréer de la matière. Non seulement elle réussit à redonner un nouveau visage à ceux que l’on appelle les gueules cassées, mais elle initie ce que l’on appellera plus tard la chirurgie plastique, qui utilise à la fois la reconstruction et l’esthétique. En effet, pas question pour elle d’utiliser de faux nez ou des masques grotesques. Elle ose à travers d’audacieuses techniques innovantes et extrêmement délicates redonner une identité humaine. Certains visages, alors déchiquetés, repartent avec une simple cicatrice.
Ainsi, le Docteur Suzanne Noël a su obtenir des résultats remarquables pour une époque où la chirurgie réparatrice de la face n’existait presque pas. Elle a su également perfectionner cette discipline en développant des techniques de chirurgie esthétique. Tout au long de sa vie, elle étend d’ailleurs ses activités et remodèle d’autres parties du corps : seins, cuisses, abdomens, jambes… Elle invente alors de nouvelles techniques et instruments encore utilisés aujourd’hui comme les gabarits ou les craniomètres. Véritable pionnière de chirurgie esthétique, elle reçoit la Légion d’honneur en 1928.
La chirurgie reconstructrice : remodeler, réparer, recréer
La reconstruction est une discipline chirurgicale pointue nécessitant une connaissance approfondie de l’anatomie.
Pour commencer, le chirurgien doit s’employer à reconstruire étape par étape le visage ou le corps du patient. Il cherche non seulement à obtenir un résultat fonctionnel, mais également à combler les volumes manquants et nettoyer les chairs.
Pose de prothèse, remodelage de la voûte crânienne et du cartilage, traitement des fractures, revascularisation, transfert de graisse ou muscle, implants et greffes d’os, déplacements de lambeaux grâce à la microchirurgie… Chaque étape de la reconstruction permet de recréer minutieusement le visage ou le corps du patient. Plusieurs opérations sont souvent nécessaires avant d’obtenir un résultat satisfaisant sur le plan morphologique et fonctionnel pour pouvoir ensuite travailler l’esthétique.
La chirurgie reconstructrice, bien plus qu’une simple réparation du corps
Une fois le visage ou le corps réparé, le chirurgien spécialisé cherchera également à obtenir le résultat le plus naturel et harmonieux possible en utilisant des techniques rigoureuses et particulièrement minutieuses de chirurgie esthétique. En effet, il va avant toute chose imaginer la partie du corps ou du visage à reconstruire pour pouvoir rétablir un équilibre esthétique, en fonction des caractéristiques physiques du patient mais également de ses souhaits.
Régularité, équilibre et rééquilibre des volumes par lipofilling, favorisation de la cicatrisation… Grâce à l’esthétique, le chirurgien participe à la réhabilitation complète du patient et atténuera l’impact émotionnel, aidant ainsi le patient à accepter sa nouvelle image. Un savoir-faire unique qui nécessite des connaissances pointues de l’anatomie et de l’esthétique.
En toute logique, techniques et instruments en chirurgie réparatrice et esthétique avancent donc conjointement, chacune se complétant l’une et l’autre garantissant ainsi au patient une réhabilitation et un accompagnement personnalisé.