En esthétique, aussi bien la médecine que la chirurgie se démocratisent. Certaines interventions ont toujours autant de succès, comme la chirurgie des seins, d’autres font de plus en plus d’adeptes : blépharoplastie, liposuccion, lipofiling… Et si les femmes sont toujours les plus consommatrices, la chirurgie et la médecine esthétique séduisent de plus en plus d’hommes.
Mais qu’en est-il des tendances par pays ? La relation des patients avec la chirurgie esthétique est-elle la même ailleurs qu’en France ? Qu’est-ce que la French Touch ? Zoom sur les tendances à travers le monde en matière de chirurgie esthétique.
Chirurgie et médecine esthétique : les chiffres et les tendances
En 2018, selon l’International Society of Aesthetic Plastic Surgery (ISAPS) la procédure qui arrivait en tête des opérations les plus pratiquées dans le monde était l’augmentation mammaire, suivie par la liposuccion (lipoaspiration) puis la chirurgie des paupières tombantes (blépharoplastie). L’abdominoplastie et la rhinoplastie les suivent. Le nombre de procédures esthétiques a également augmenté depuis 2017. Chez les hommes, la gynécomastie (opération de réduction de la poitrine) obtient la première position.
Cette étude estimait par ailleurs que le marché mondial de l’esthétique médicale et chirurgicale serait multiplié par 3 en 10 ans. D’après des données diffusées par l’IMCAS lors de son congrès mondial qui a lieu tous les ans, le taux de croissance annuel sur la période 2018-2023 serait de 8%.
On distingue deux tendances en matière de techniques non invasives (médecine esthétique) qui ne cessent de prendre de l’importance : le succès des injections (botox, acide hyaluronique, skinboosters), et celui des machines de remodelage corporel sans chirurgie comme les lasers, les ultrasons, la radiofréquence et la cryolipolyse.
Chirurgie esthétique : les tendances par pays
C’est l’Asie qui compte le plus d’actes de chirurgie esthétique en proportion du nombre d’habitants.
En 2018, le Brésil a officiellement dépassé les Etats-Unis en nombre d’interventions de chirurgie esthétique pratiquées avec près 1,5 millions d’opérations par an. En revanche, si l’on ajoute les procédures non chirurgicales d’esthétique médicale, les USA sont alors toujours les premiers avec les opérations des seins et une grande appétence pour la toxine botulique et l’acide hyaluronique.
Le Mexique les talonne de près, l’Amérique latine étant particulièrement friande de chirurgie esthétique et où l’on voue un véritable culte au corps. Curieusement, c’est l’Allemagne qui se place en 4ème position.
La France, quant à elle, ne se situe pas dans le top 10 mais jouit d’une bonne croissance.
En Asie : transformer à tout prix
En Corée du Sud, on voue un véritable culte à la beauté et la chirurgie esthétique est presque devenue ce qu’on pourrait appeler une obsession nationale, garantissant une reconnaissance sociale à tous les niveaux.
Chez les femmes, être belle permettra d’épouser un homme riche. Et pour les hommes, la “beauté” (toute relative donc) de sa future femme est essentielle.
Du point de vue des médecins, se reconvertir dans la chirurgie esthétique est l’assurance d’être riche et d’obtenir la reconnaissance sociale qui va avec, quelque chose de très important en Asie.
A la télé, sur les panneaux d’affichage et dans les magazines, la publicité en faveur de la chirurgie esthétique est partout, notamment en Corée du Sud ou à Taiwan. S’acheter un nouveau visage relève d’un acte presque banal, et de préférence un visage soit hollywoodien soit caucasien mais surtout pas asiatique.
En effet, les critères de beauté en Asie sont majoritairement occidentaux : la peau doit être blanche, les yeux ronds avec la paupière supérieure bien visible, le nez droit et long, le corps mince…Passer la case chirurgie est loin d’être un tabou mais est plutôt un rite, voire une évidence. Une standardisation de la beauté… assez inquiétante.
Ainsi, se faire débrider les yeux est l’une des opérations les plus demandées, avec l’allongement du nez, mais également la chirurgie de la mâchoire (pour qu’elle soit en forme de V avec un petit menton pointu).
Ce phénomène qui lie reconnaissance sociale et chirurgie touche d’autre pays asiatiques, comme la Chine. En témoigne le pic d’interventions de chirurgie esthétique pendant l’été : les nouveaux arrivés sur le marché du travail en profiteraient pour changer d’apparence afin d’augmenter leurs chances de se faire recruter à la rentrée…
Amérique latine : le culte du corps
Pays des cariocas et des corps bronzés à la peau tonique, le Brésil est le champion en matière de chirurgie esthétique. L’idéal ? Des seins ronds, des fesses rebondies et une taille extra slim. Pas étonnant que l’augmentation mammaire y soit l’intervention la plus pratiquée, et que le BBL (Brazilian Butt Lift) soit plus qu’une tendance : cette chirurgie des fesses combine à la fois une liposuccion au niveau de la taille et des poignées d’amour et une réinjection de cette graisse afin d’augmenter le volume des fesses et également d’en remodeler la forme. Cette mode a été notamment popularisée par des célébrités telles que les sœurs Kardashian, et bien d’autres après elles.
Fort heureusement, il est possible d’effectuer un Brazilian Butt Lift de façon très naturelle, autrement dit avec un résultat harmonieux et qui s’intègre parfaitement à la silhouette. Car cette chirurgie est permanente ! Alors autant opter pour un résultat qui traversera les modes, non ?
France : l’art de la French Touch
La France se positionne loin dans le classement du nombre d’interventions de chirurgie esthétique par an, bien que l’Hexagone connaisse comme partout dans le monde une croissance en la matière. Proportionnellement au nombre d’habitants, les opérations en France sont d’ailleurs particulièrement nombreuses !
Mais c’est surtout notre approche qui est différente, cela probablement dû au fait que les français sont à la fois très raffinés, portés à la fois sur l’esthétique et le naturel, et assez réticents à parler ouvertement des interventions qu’ils subissent. Bien que l’esthétique médicale et chirurgicale se démocratise, notamment auprès de la nouvelle génération, les français et les françaises sont relativement unanimes : ils veulent de la discrétion.
Et cela tombe bien car les chirurgiens français militent pour la discrétion et pratiquent une chirurgie esthétique plus douce, plus légère, toujours dans la recherche du naturel et à l’opposé d’une standardisation de la beauté. En deux mots, la French Touch est à l’esthétique ce que la Haute Couture est à la mode. Du sur-mesure, du savoir-faire et du chic.
Pour rester soi-même en mieux, et surtout pour bien vieillir.