L’envie de s’offrir un nouveau soi, de corriger un défaut qui nous agace pour se sentir mieux dans sa peau et reprendre confiance en soi est parfaitement compréhensible. C’est d’ailleurs l’objectif de la chirurgie plastique et esthétique, une discipline complexe particulièrement encadrée en France.
De plus en plus démocratisée, la chirurgie esthétique semble à la portée de toutes et tous. Plus accessible, de moins en moins tabou, popularisée à la fois par les célébrités et les réseaux sociaux, le tout dans une société de l’immédiateté, la tentation est grande de se fabriquer un corps et un visage “à la carte” et cela tout de suite.
Pourtant, s’il y a bien un domaine où il ne faut pas se précipiter, c’est bien celui-ci ! Prendre le temps de la réflexion, se poser les bonnes questions et bien choisir son chirurgien sont essentiels au processus, afin que le résultat soit à la hauteur de vos espérances tout en étant cohérent et réaliste.
Image de soi et narcissisme
L’image de soi peut se définir comme la manière plus ou moins subjective dont un individu se perçoit lui-même ; image qui se construit au cours de l’enfance, influencée principalement de l’entourage. C’est l’idée que chacun de nous se fait de lui-même, de son apparence.
Et s’il y a bien quelque chose qui prend de la place de nos jours, c’est l’apparence. Et qui peut vraiment affirmer être totalement détaché(e) de l’image qu’il ou elle renvoie ? Sommes-nous capables d’avoir une relation complètement pacifiée avec notre apparence ? Sommes-nous tous plus ou moins narcissiques ?
Ainsi la dimension esthétique est sans nul doute une composante essentielle de la représentation que l’on se fait de soi-même et de la relation qu’on entretient avec soi.
Certaines personnes vivent plus mal que d’autres des modifications physiques liées à des maladies, des handicaps ou tout simplement au fait de vieillir. L’image qu’ils ont d’eux-mêmes est ainsi altérée et cela peut entraver leur bien-être et leur confiance en eux, que ce soit dans le domaine personnel mais également professionnel.
Ainsi, les actes esthétiques apparaissent comme l’un des moyens possibles pour restaurer une image de soi positive. Cependant, il apparait primordial de faire le point sur ses motivations profondes et sur ce qu’on attend de cet acte. En effet, la chirurgie plastique n’est pas la réponse à tout.
Comprendre ses motivations
Il est difficile de se détacher complètement de notre image. A un degré plus ou moins élevé, nous souhaitons tous offrir la meilleure présentation possible: vêtements, coiffure, maquillage, bijoux, sport, l’effet que nous produisons sur les autres n’est jamais totalement ignoré. Et la société dans laquelle nous évoluons, très portée sur l’image, entretient ce phénomène.
Et il est évident qu’il y a certains âges de la vie où nous sommes encore plus sensibles à ses messages. De nombreuses études ont mis en exergue l’impact négatif qu’ont les réseaux sociaux, les programmes TV et les magazines où l’image est reine, sur la perception qu’ont les adolescents de leur physique, et particulièrement les filles. En sommes, plus on est confronté aux physiques médiatisés, plus l’on se sent “moins beau”, “pas assez”, bref « pas dans la norme ». Et même si les initiatives ‘body positive’ fleurissent désormais sur les mêmes réseaux sociaux, ce constat existe encore.
On comprend mieux l’importance de la construction d’une image de soi équilibrée dès la petite enfance : elle serait tout de même un rempart à la baisse de l’estime de soi plus tard et à la tentation de contrôler à l’extrême son apparence en se conformant aux normes sociétales.
Se poser les bonnes questions
Ainsi, avant d’entamer un projet de chirurgie esthétique et notamment si l’on se sent “pressé(e)”, il faut se poser les bonnes questions : d’où vient cette urgence, ce mal-être ? Ce défaut en est-il vraiment un ? Pourquoi ce besoin impérieux ? Suis-je en train de vivre une période de changement, qui me rend plus fragile psychologiquement et qui fait vaciller l’image que j’ai de moi-même, et donc ma confiance en moi : adolescence, grossesse, crise de la quarantaine, divorce, rupture, changement professionnel, ménopause, maladie…
Une décision à réfléchir mûrement
Aucune demande de chirurgie esthétique et plastique ne doit être considérée comme banale. C’est une décision qui ne doit jamais être prise à la légère, car elle a des conséquences : des bénéfices et des risques. Ce temps de réflexion est très important.
C’est à cela que sert la consultation avec le chirurgien : poser des questions, exposer vos motivations, et obtenir toutes les informations nécessaires à la prise de décision en toute transparence.
Le chirurgien est là pour vous guider également, vous rassurer et vous conseiller, voire vous dire non ou vous inviter à réaliser une thérapie avant. En effet, vouloir “tout changer, tout de suite” doit alerter.
Prendre soin de soi
Car être bien avec soi passe certes par l’apparence mais également avec une prise en charge de son bien-être plus globale. Par exemple, par une hygiène de vie plus saine à tous niveaux : alimentation, activité physique, sommeil, mais également en prenant du temps pour soi, le temps de s’écouter, de lâcher-prise aussi. Cette attitude très holistique permet de mieux se connaître, d’identifier ses besoins et ses limites en apprenant à écouter son corps, ses sensations. Bref, en adoptant une attitude bienveillante envers soi qui permet de combler à la fois corps et esprit, sans pour autant dénigrer les petits coups de pouce qu’offrent la chirurgie et la médecine esthétique.