Attention, nous parlons bien ici d’insatisfaction liée au résultat d’une chirurgie esthétique et non d’une chirurgie esthétique objectivement ratée. Une chirurgie ratée est inesthétique voire handicapante.
Quelles sont les plaintes les plus fréquentes ? Quels sont les recours possibles ? Comment éviter les déconvenues ?
Quelles sont les plaintes les plus fréquentes ?
D’abord, comme nous le mentionnons plus haut, il est impératif de faire la distinction entre une insatisfaction et une opération objectivement ratée laquelle est, fort heureusement, très rare. Les personnes se disant insatisfaites – dont la chirurgie n’est donc pas ratée – sont plus nombreuses, et méritent notre attention toute particulière. Pourquoi ? Compétences du chirurgien mis à part, c’est du côté de la psychologie du patient qu’il faut se tourner : lorsqu’on attend trop d’une intervention chirurgicale comme si elle était la réponse à tous nos problèmes, même ceux d’ordre psychologique, on est forcément déçu quand on s’aperçoit qu’en réalité rien n’a changé. Le travail du chirurgien est donc de bien s’assurer que vos attentes sont réalistes et de veiller à votre bonne compréhension.
Le nez est une zone d’insatisfaction très fréquente (20% de retouches tous chirurgiens confondus), d’une part parce qu’il est au milieu de la figure et parce qu’il cristallise beaucoup de complexes. Le nez est très sujet à la dysmorphophobie, même légère. On peut en avoir assez de son nez trop large, trop long ou trop bossu…mais passer de ce type de nez à caractère à un nez complètement différent peut être un vrai bouleversement, pas toujours facile à vivre. Voilà pourquoi c’est une chirurgie qui se réfléchit murement, et que les conseils et le dialogue avec le chirurgien sont essentiels ; le naturel sera privilégié, avec des changements discrets, qui s’intègre parfaitement à la morphologie du visage, sans perdre le charme de la personne. Cependant, malgré cela, l’évolution et la cicatrisation des cartilages et de la peau peuvent être imprévisibles et entrainer à terme une insatisfaction.
En chirurgie mammaire, la taille, la forme des seins ou le développement d’une coque peuvent être des sujets d’insatisfaction. Là encore, l’évolution est parfois imprévisible et un résultat immédiat très satisfaisant peut se révéler, à long terme, insatisfaisant.
La cicatrisation également, bien qu’elle soit la plupart du temps liée à la peau et à la capacité propre à chacun de cicatriser est une source fréquente de plainte. Une retouche peut parfois être effectuée pour améliorer une cicatrice disgracieuse.
Voilà pourquoi, en plus d’une information claire et transparente obtenu en consultation et avec dans le dossier, il est important de bien suivre les recommandations post opératoires afin de mettre toutes les chances de son côté.
Il est important de rappeler que bénéfices, risques ou complications et certains aspects inhérents à toute intervention sont mentionnés dans le devis et le consentement éclairé, signés par le patient.
Le cas particulier de la dysmorphophobie
Une personne atteinte de dysmorphophobie se persuade d’être laide et cela se traduit par le fait de faire une fixation exagérée – et bien souvent infondée – sur une partie de son corps qu’elle voit comme un défaut. Ainsi la chirurgie esthétique lui apparait comme une réponse à son problème, voire comme un miracle. Bien évidemment ce n’est pas le cas et, une fois opéré, le problème est toujours là : le nez toujours trop gros, les seins toujours trop petits… Ainsi les patients souffrant de dysmorphophobie ont plus de risque de développer une dépression, ayant pour effet d’accentuer leurs symptômes, pendant que d’autres vont aller voir plusieurs chirurgiens jusqu’à ce que l’un d’eux accepte et vont parfois entrer dans un cercle vicieux en réalisant opération sur opération..
Je ne suis pas satisfait(e) du résultat, quels sont mes recours ?
Un premier conseil : parlez-en à votre chirurgien. N’allez pas chez un autre chirurgien avant d’avoir pu dialoguer avec le vôtre. Un chirurgien sérieux reste à votre écoute après l’intervention, même après des mois.
En effet, sachez qu’il est possible d’effectuer des retouches : d’ailleurs, ce point a normalement été évoqué précisément en consultation. Une reprise d’intervention peut en effet être nécessaire pour parvenir finalement au résultat souhaité lorsque l’évolution post opératoire n’a pas été celle qui était prévue.
En revanche, si votre chirurgien ne semble pas réceptif, la marge de manœuvre est limitée car juridiquement rien n’oblige un chirurgien plastique à effectuer une retouche.
D’abord, ce qu’il faut savoir, c’est qu’aux yeux de la loi, un chirurgien esthétique n’a pas d’obligation de résultat mais une obligation de moyens, comme pour n’importe quel médecin. Ce qui veut dire qu’il ou elle est dans l’obligation de ne pas commettre d’erreur sur le processus jusqu’au suivi post-opératoire, et de tout mettre en œuvre pour que l’opération soit réussie.
Cela peut paraitre étonnant, mais en réalité, c’est logique : le résultat d’une opération esthétique n’est pas vraiment quantifiable, et, dans une certaine mesure, subjectif, chacun mesurant la qualité du résultat par son propre prisme – sauf erreur évidente. Il apparait donc parfaitement normal que les chirurgiens esthétiques ne soient pas tenus responsables d’un résultat non conforme au désir exact du patient.
Une raison supplémentaire de bien choisir votre chirurgien et d’avoir une véritable relation de confiance avec lui ou elle.
Bien choisir son chirurgien esthétique
Le choix du chirurgien et les consultations qui précèdent l’intervention sont absolument fondamentales. Non seulement elles permettent au patient d’être informé de façon exhaustive et en toute transparence au sujet de l’intervention (bénéfices, risques, déroulement, cicatrices éventuelles, temps de récupération, résultat, tarif…) mais elles permettent également au médecin d’appréhender son patient. La consultation lui permet d’écarter d’éventuelles contre-indications, qu’elles soient d’ordre médical ou psychologique. C’est notamment là qu’il peut déceler une forme plus ou moins importante de dysmorphophobie. Un chirurgien peut alors refuser de réaliser une intervention.
–> A lire l’article Comment choisir son chirurgien esthétique ?
Pour conclure, rien ne vaut de vous informer au maximum concernant l’acte envisagé et de bien choisir votre chirurgien car une grande partie de la satisfaction éprouvée après une intervention en dépend. Il faut que le patient et le chirurgien aient la même vision du naturel , la même vision du résultat attendu et que le projet commun soit bien compris des deux parties.
Posez un maximum de questions à votre chirurgien mais renseignez-vous également auprès d’autres sources d’information. Et n’oubliez pas de VOUS poser les bonnes questions également : pour qui faites-vous cette intervention ? Dans quel but ? N’hésitez pas à consulter l’avis d’un thérapeute si vous sentez qu’il y a d’autres problèmes sous-jacents.