Ah ! L’éternel combat ! On oppose si souvent la chirurgie esthétique à la chirurgie réparatrice et reconstructrice. Du côté du patient, la chirurgie esthétique répondrait uniquement à un désir de beauté, voire de conformisme, motivé par une forme de superficialité. Du côté du praticien, cette branche de la chirurgie serait un domaine moins sérieux puisqu’il ne s’agit pas de réparer le corps – en raison d’une pathologie, d’une malformation, d’un accident, etc. Pourtant, les deux sont intimement liées, et tant mieux ! L’histoire de Suzanne Noel, pionnière de la chirurgie esthétique et grande féministe, le prouve.
La chirurgie esthétique, c’est quoi ?
La chirurgie esthétique se concentre sur l’apparence du patient ou de la patiente. Elle se focalise, en théorie, sur l’amélioration de cette apparence notamment en travaillant sur la symétrie, les proportions et le “beau”, soit l’harmonie et l’équilibre en traitant des patients qui ne sont pas malades et n’ont pas été victimes ni d’un accident, ni d’une intervention, ni d’une modification pathologique de leur corps. En cela, on ne peut pas dire que chirurgie esthétique améliore le fonctionnement du corps ou d’une partie du corps ni ne répare une pathologie. La chirurgie esthétique a une dimension entièrement subjective, ce qui la rend complexe et passionnante dans son approche et sa réalisation.
Voici quelques actes de chirurgie dite esthétique :
- Tous les liftings, comme le lifting du visage, le lifting du cou ou le lifting des tempes, une blépharoplastie pour rajeunir le regard
- La rhinoplastie, lorsqu’il s’agit de corriger une légère bosse, une asymétrie qui ne dérange pas pour respirer, et qui n’est pas à l’origine de troubles comme les sinusites
- Liposuccion (ou lipoaspiration)
- Lipofilling
- Augmentation mammaire ou ptose mammaire
La médecine esthétique a quant à elle les mêmes objectifs que la chirurgie esthétique, à savoir l’amélioration de l’apparence (visage et corps) et le rajeunissement. Cela se fait via des solutions moins invasives, voire non invasives, et dont les effets sont transitoires et nécessitent des séances régulières : injections de toxine botulique, d’acide hyaluronique, peelings, lasers, radiofréquence… La médecine esthétique s’est particulièrement développée ces dernières années. Elle s’inscrit désormais davantage dans une démarche de “bien vieillir” avec un focus sur des résultats naturels et subtils, loin des clichés ou d’une standardisation de la beauté.
Et la chirurgie reconstructrice ?
Par opposition, la chirurgie reconstructrice aurait pour objectif de réparer l’apparence du corps après un traumatisme une maladie ou une anomalie. La chirurgie reconstructrice corrige et améliore les fonctions du corps. Il y a la dimension de la réparation de quelque chose pour le remettre en état de marche, ou comme il devrait être “en temps normal”.
C’est là que la frontière semble moins ténue et que l’on commence à comprendre qu’une discipline ne va pas sans l’autre.
Car ce que beaucoup considèrent comme une chirurgie esthétique pourrait en fait être classé comme une chirurgie de reconstruction ! Que penser d’une augmentation mammaire par exemple ? Bien sûr, la dimension purement esthétique existe mais, bien souvent, une telle chirurgie apporte des bénéfices fonctionnels évidents en guérissant un mal être profond pouvant être réellement invalidant pour la patiente.
Bien souvent, lorsqu’une chirurgie dite esthétique comporte un aspect réparateur, une partie peut être en partie pris en charge par la sécurité sociale.
Ceci est du point de vue du patient. Mais vis-à-vis chirurgien ? Doit-on forcément d’un côté se contenter de faire “du beau” et de l’autre se contenter de réparer le corps ? La réponse est non, fort heureusement.
Un socle commun et une complémentarité au service du patient
Connaissez-vous Suzanne Noel, la première femme française chirurgienne plasticienne ? Le livre de la romancière Leila Slimani A mains nues, pour lequel j’ai été conseillère technique, retrace l’histoire de cette pionnière. Et son parcours incroyable met en lumière le lien si étroit et indiscutable qui existe entre la chirurgie reconstructrice et la chirurgie esthétique. Avant d’être chirurgienne esthétique, Suzanne Noel a travaillé à la reconstruction des gueules cassées pendant la guerre de 14-18. Des cas si particuliers, presque “perdus”, qui l’ont naturellement poussée à essayer de nouvelles techniques, à innover en matière de chirurgie de la face… et donc à établir ce pont entre chirurgie esthétique et chirurgie réparatrice. Car si l’on peut réparer, pourquoi ne pas rééquilibrer, améliorer, dans une recherche d’harmonie ?
En réalité, il y a souvent un chevauchement entre la chirurgie reconstructrice et la chirurgie esthétique. Quel que soit le type de chirurgie pratiquée, l’objectif final doit toujours inclure la maximisation du résultat esthétique, et ce autant que possible !
Aussi apparait-il évident qu’un bon chirurgien reconstructeur doit avoir une formation et un œil esthétique – la recherche de fonctionnel pur n’étant pas suffisant –, et un chirurgien esthétique doit être doté d’une solide formation en chirurgie reconstructrice ; c’est l’assurance d’un travail encore plus pointu car il/elle est habitué(e) aux cas difficiles. Cette interaction entre les deux est un cadeau !
Et la chirurgie… plastique ?
C’est tout simplement celle qui regroupe les deux disciplines : la chirurgie plastique reconstructrice et la chirurgie plastique esthétique. Une plastie est la réfection d’un organe ou d’une partie du corps par chirurgie (réparatrice ou esthétique).
Quelle que soit la procédure de chirurgie plastique prévue, il est primordial que chirurgien et patient se rencontrent au moins deux fois, et discutent précisément des antécédents, des motivations du ou de la patiente, et du résultat esthétique attendu et possible ainsi que des risques inhérent à cette chirurgie. Car en chirurgie plastique, il est absolument essentiel de s’assurer que les attentes sont réalistes, réalisables et de comprendre que n’importe quel acte de chirurgie comporte de nombreux bénéfices, mais aussi des risques, pour ne pas être déçu(e).
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