“Non, non, je ne veux pas de Botox©, je veux de l’acide hyaluronique”, me disent certain(e)s de mes patient(e)s, en désignant quelques rides d’expression présentes sur leur front ou autour des yeux. Si l’acide hyaluronique peut être utilisé sur cette partie du visage, il faut bien savoir que l’action de l’acide hyaluronique est d’apporter du volume (en petite ou plus grosses quantité) mais n’a aucune action sur l’hypertonie musculaire responsable des rides d’expression (rides du lion, rides du front, pattes d’oie).
Le traitement tout indiqué pour détendre la zone du regard et du front est en effet bel et bien la toxine botulique (dont les noms commerciaux en France sont le Vistabel©, l’Azzalure© et le Boccouture©. Pourtant, bien que cette molécule soit parfaitement connue et maitrisée en esthétique médicale, bon nombre d’idées reçues et souvent fausses persistent au sujet de la toxine botulique. « Bouche disproportionnée ? La faute du Botox ! » « Visage comme gonflé ou bouffi ? Encore le Botox ! »… faux !
Et si je vous disais que la toxine botulique, lorsqu’elle est bien dosée et utilisée de façon ciblée, passe inaperçue, et que, quelle que soit la zone de correction envisagée, seuls ses bénéfices sont visibles : une mine défatiguée, plus fraîche, des rides lissées et même un regard subtilement lifté sans en modifier l’expression ?
Voici 5 idées reçues sur la toxine botulique.
#1 Le Botox© fait gonfler
Faux ! Réseaux sociaux et célébrités à l’image de la famille Kardashian ou des starlettes de téléréalité qui semblent toutes “botoxées” y sont sans doute pour quelque chose. Certes, ces dernières ont surement déjà dû avoir recours aux injections de Botox©, mais cet effet gonflé typique de ces visages faussement poupins est en réalité dû à un excès d’injections d’acide hyaluronique.
Pour mieux comprendre la différence entre le Botox© et l’acide hyaluronique – et donc leurs indications en médecine esthétique – il faut s’attacher à comprendre ce qu’est le Botox© et quelle est son action. La toxine botulique (ou botulinique) est une bactérie neurotoxique qui, à haute dose et si elle est ingérée, est responsable du botulisme (une paralysie musculaire). Cette paralysie est ce qui nous intéresse. Ainsi depuis les années 70, la toxine botulique est utilisée en neurologie, à faible dose, pour traiter pas moins d’une cinquantaine de maladies : spasmes musculaires, strabisme, problèmes urinaires. On utilise le Botox© pour lutter contre l’hyperactivité musculaire liée à la sclérose en plaques par exemple. En fait, la toxine botulique va bloquer les contractions musculaires en empêchant la libération de l’acétylcholine, cette substance chimique fabriquée par les nerfs et qui permet au muscle de se contracter. Ainsi, la toxine botulique n’a aucune action volumatrice. Il n’est donc pas non plus responsable de ces bouches disproportionnées !
L’acide hyaluronique est l’autre molécule star en médecine esthétique. Sous forme de gel plus ou moins épais et visqueux, il est injecté au niveau du visage pour combler des sillons, des creux (cernes, vallée des larmes), redessiner des contours (menton, mâchoire), rééquilibrer les volumes (lèvres, pommettes, tempes…), corriger des formes (nez avec la rhinoplastie médicale). C’est un allié formidable dans le rajeunissement du visage…s’il est maitrisé ! Des injections réussies d’acide hyaluronique, et même si beaucoup de produit a été utilisé, se voient parce qu’on a visiblement meilleure mine, pas parce qu’on a l’air bizarrement gonflé(e). Tout l’art de l’injection réside ici.
#2 Je vais avoir l’air figé(e) !
Appliqué à la médecine esthétique et injecté de façon optimale, le Botox© n’a pas pour vocation de paralyséer le visage ! Dans chaque visage, il existe un équilibre entre les muscles qui vont avoir un effet positif (ouvrir le regard, remonter l’ovale, remonter les coins de la bouche) et les muscles qui vont avoir un effet négatif (donner l’air contrarié ou méchant en fronçant les sourcils, fermer le regard ou descendre les coins de la bouche en donnant un air aigri).
L’objectif est de modifier l’équilibre naturel du visage en favorisant l’action des muscles à effet positifs et donc en traitant les muscles à effet négatif pour diminuer leur action: la ride du lion (entre les sourcils), les rides horizontales du front, la queue du sourcil pour un léger brow lift, les plis d’amertume et le muscle peaucier du cou.
La tendance est au less is more, et l’objectif est résolument de détendre le visage, de le rendre plus avenant : on va adoucir un air triste, mécontent ou anxieux, il n’est pas question de figer totalement les traits de votre visage mais bien de cibler les zones, en gardant à la fois un visage globalement expressif, en lissant les rides et ridules et en limitant l’apparition de nouvelles.
#3 Les injections de toxine botulique font mal
Lorsque le geste est parfaitement maitrisé, une séance d’injection de toxine botulique n’est pas douloureuse. Afin de proposer à mes patient(es) toujours plus de confort pendant la séance, j’utilise un “botox pen”, un petit stylet à aiguille d’avant-garde qui permet non seulement d’injecter avec une précision inégalable la quantité précise de produit, même dans les zones difficiles. Ce stylo « botox pen » participe également à réduire encore davantage la sensation possible de douleur. Vous sentirez un léger picotement. En prime, une telle précision diminue voire annule le besoin éventuel d’une retouche quelques jours après.
De plus, une crème anesthésiante est systématiquement appliquée avant la séance pour rendre le traitement encore moins désagréable.
Après la séance et les jours qui suivent, il est possible de ressentir un léger mal de tête, une sensation de tension, cela est normal et ne dure pas.
#4 Cela va rester à vie !
Comme tous les traitements de médecine esthétique, le résultat est transitoire ! Peu à peu, le produit va disparaitre, et vos muscles reprendre leur fonctionnement normal. De façon générale, une séance de toxine botulique est à réitérer tous les 4 à 6 mois, mais cela peut être plus long chez certaines personnes. L’effet est quant à lui installé en 7 à 10 jours.
Si c’est la première fois, je suggère une injection légère de façon à apprivoiser les sensations post traitement. L’utilisation de toxine botulique peut aussi être indiquée en prévention, dès 25 ou 30 ans. Ce “baby botox” est idéal lorsqu’on a tendance à beaucoup froncer les sourcils ou que l’on a un front puissant, afin d’éviter l’apparition précoce de ridules.
#5 Le botox est incompatible avec la chirurgie
Au contraire, la médecine esthétique est idéale après une chirurgie esthétique. Une fois la période de convalescence passée, des injections de botox, mais aussi d’acide hyaluronique (en injection ou en mésothérapie) participeront à entretenir votre beauté naturelle et les résultats de votre intervention au fil des années.
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